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Hoëdic

Photo et Sources : Melvan (http://melvan.org) - Michel Perrin

Eglise Notre-Dame-la-Blanche

Une belle maquette de thonier portant l'immatriculation "Gv7416" est suspendue en ex-voto au plafond de l’église Notre-Dame-la-Blanche d’Hoëdic (Hoëdic est un nom breton signifiant "caneton"). Son histoire a pu être retrouvée grâce à un témoignage que Jean Le Pen avait consigné par écrit dans les années 1980 et confié à Henri Buttin. Cette maquette est la reproduction d’un thonier de Groix, l’Espoir immatriculé Gx7416. Elle a été offerte à l’église à la suite du naufrage, en 1951, du thonier "Barque d’Yves" sur les roches du Beg Melen au sud du Port La Croix, à Hoedic.

" Naufrage du Barques d’Yves sur le Beg Melen au sud d’Hoedic "

Jean Le Pen se souvient :

« C’est à l’aube, un jour de septembre, vers 5 heures du matin. Un épais brouillard couvrait l’île. Les marins qui s’étaient rassemblés dans la cabane désaffectée située sur le port qui servait autrefois à entreposer le matériel et les vivres pour le phare des Cardinaux, attendaient le lever du jour pour partir en mer. Quand le soleil se montra à l’horizon le brouillard commençait à se dissiper mais le vent qui venait en direction du sud-est forçait progressivement. Les marins voyaient que le temps ne permettait pas de sortir et les bateaux commençaient à s’échouer dans le port. Chacun s’apprêtait alors à rentrer quand, soudain, on entendît une voix crier : “un thonier à la côte !”. Ceux qui s’étaient attardés à l’abri de la cabane se précipitèrent dehors et le virent sur les rochers du Beg-Melen, à environ 500 m du port. Le bateau avait encore sa trinquette qui n’avait pas été amenée. Les vagues qui déferlaient avec violence, secouaient sa pauvre carcasse, labouraient ses flancs et rejetaient à la côte quelques morceaux d’épave arrachés par la furie des éléments. Chacun se demandaient avec anxiété ce qu’étaient devenus les membres de l’équipage. Nous apprîmes par la suite que les 5 hommes étaient hébergés au presbytère chez le Recteur. Comme la mer avait déjà baissé, le Patron et ses 4 hommes, ainsi qu’une bonne partie des pêcheurs de l’île, se rendirent à pieds jusqu’au bateau pour constater les dégâts ; une large brèche s’était faite sous la ligne de flottaison. Une des cuves à mazout avait aussi été crevée par la violence des vagues, si bien que les roches étaient devenues glissantes par le mazout qui s’était répandu partout. Les cales à poissons avaient également souffert. Une bonne partie de la pêche, soit près de 900 thons, était engluée de gasoil. Le Patron et ses hommes se mirent à dégager ceux qui n’avaient pas encore été touchés. Avec l’aide des pêcheurs qui leur prêtèrent main forte, ils purent en sauver le tiers. Le bateau n’était alors plus qu’une épave tellement la mer avait labouré ses flancs. Chacun se mit à l’oeuvre pour sauver ce qui restait d’à peu près utilisable, les tangons, les lignes, vergues et les couchettes, les ustensiles de cuisine, etc. À la marée montante avec un vent de sud-ouest redoublant de violence, les vagues recommencèrent leur travail destructeur. Si bien que à la pleine mer, il ne restait plus de ce beau bateau que la carcasse à moitié immergée et les mâts. Les plages étaient jonchées de débris de bois. Voyant que tout était perdu le Patron et ses hommes rejoignirent le lendemain leur île de Groix par le bateau postal. Ils emmenèrent avec eux ce qu’ils avaient pu sauver de leur campagne de pêche, 200 thons environ ». 

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Michel Perrin, expert des anciens thoniers de l’île a apporté des précisions sur l’histoire du bateau avant son naufrage. Le Barque d’Yves, immatriculé LGX 3942 était un dundée à voiles construit à Camaret en 1935 par le chantier Keraudrun et armé à la pêche par Yves Salahun. Ponté et gréé de deux mats, il faisait 57 tonneaux de jauge brute, 17,8 m de longueur pour 6,5 m de largeur et 3,05 m de creux. En 1950, ce thonier était transformé en pinasse à l’Arsenal de Lorient, c’est à dire en chalutier à voiles, motorisé par l’installation d’un moteur diesel MAN de 180-198 CV. Il semble que, comme ses semblables reconvertis, ce navire pratiquait le chalutage pendant les mois de printemps et d’hiver et la pêche du germon entre juin et novembre. Peu de temps après sa transformation, en 1951, le Barque d’Yves faisait naufrage à Hoedic."

En ce qui concerne la maquette exposée, Michel Perrin précise qu'il s'agit en fait de "GV 7416", dundée du Guilvinec dont aucune trace n'apparaît sur ses listes.